Evolution de la glycémie au cours de l'effort

La glycémie est la teneur en glucose dans le sang. Le glucose est une molécule appartenant à la categorie des glucides (sucres). La teneur en glucose dans le sang fluctue entre 0,6 et 1,2g/l. Néanmoins, l’apport de glucose provenant de la digestion des aliments s’effectue de manière discontinue et la consommation de glucose est continue mais subit des variations importantes selon que l’organisme est au repos ou réalise une activité musculaire.

Il existe alors un mécanisme de compensation qui permet d'auto réguler la teneur en glucose dans le sang, c'est une hormone se nommant insuline. Seulement, l'insuline ne permet pas de produire du glucose lorsque le stock de glycogène musculaire et hépatique est épuisé, c'est pourquoi les sportifs parlent souvent d'hypoglycemie, véritable bete noire du sportif d'endurance pour la raison que nous allons voir ci dessous.

 

Objectif : Etudier l'évolution de la glycémie au cours de l'effort et en déduire les besoins correspondants.

 

Protocole : Reprendre les deux sujets ayant réalisés le test de référence. Le sujet A (70% Vo2max) procédera exactement de la meme façon que ce qu'il avait fait lors du test de référence, et le sujet B mangera la meme chose, mais en petite quantité (la moitié du sujet A en sachant que ce que prend le sujet A n'est pas conséquent). Commencer l'effort sur le meme parcours. Prendre toutes les 10 minutes le temps et le taux de glycémie de chaque athlète. Si hypoglycémie, prendre une boisson à base de sucres (boisson énergetique) et étudier l'effet produit sur le taux de la glycémie.  Si hypoglycémie trop forte, prendre une barre comportant des sucres.

 

Hypothèse : Si jamais le sujet B "tombe" en hypoglycémie au cours de l'épreuve, son résultat devrait être moins bon, voir très mauvais par rapport à celui du sujet A.

 

Analyse et résultat : Lors des premières minutes de course, les deux sujets se tenaient, mais le sujet B ne se sentait pas bien : "la sensation de faim me gagnait et j'avais de plus en plus l'impression de ne rien avoir dans les jambes" et commença à lacher prise dès la 5ème minute. Au "check point" de la 10ème minute, nous avons comme convenu mesuré la glycémie : 0,91g/L pour le sujet A et 0,69g/L pour le sujet B.

Nous constatons par la suite que l'écart se creuse encore et autour de la 13ème minute, voyant l'état du sujet B (paleur, début de vertiges..) nous décidons de faire boire de la boisson énergétique "fenioux-energie rapide" au sujet B (dans un bidon de 500ml composé d'eau et de 45g de "poudre de malodextrine et electrolytes" dont 41g de glucides + 3g vitamine C + 1g de vitamine B1 et sodium). Entre la 13ème minute et la 17ème minute, le sujet boit la moitié du bidon c'est à dire autour de 20g de glucides. Lors de la mesure de la glycémie au "check point" des 20 minutes, le sujet A est toujours autour de 0,90g/L Tandis que le sujet B remonte légèrement sa glycémie à 0,71g/L L'écart en temps se creuse toujours. Le sujet B ingère alors une barre énergétique quelconque contenant beaucoup de glucides.

Entre 20 et 30 minutes, l'écart se creuse toujours mais moins que dans la période de grosse hypoglycémie. Au "checkpoint" des 30 minutes, le sujet A avait 2 minutes 13 secondes d'avance sur B, avec une une glycémie de 0,84g/L pour A et 0,75g/L pour B. Dans la dernière partie du parcours, sujet B se sent mieux et ne perd que quelques secondes sur A.

Ligne d'arrivée franchie, 37'54" avec glycémie de 0,81g/L pour A et 40'01" avec glycémie de 0,70g/L pour B.

  

Conclusion : Dès que le sujet B fut en état d'hypoglycémie, l'écart entre les deux concurrents se creusait beaucoup, la prise d'une boisson énergétique n'y changea pas grand chose à part une légère hausse de la glycémie. Par contre la prise de la barre énergétique remonta la glycémie à un taux où le coureur B fut en état de courir presque à sa vitesse de d'habitude. En clair, selon les conseils des marques sur les doses à ingérer une quantité de poudre de boisson énergétique peut maintenir voir légèrement augmenter le taux de glycémie dans le sang mais ne permet pas de remettre le sujet en pleine possession de ses moyens contrairement aux bienfaits de la barre énergétique (qui a evidemment une teneur plus importante en glucides). Si déja un coureur moins fort réussi à devancer largement un coureur en hypoglycémie prétendu plus fort, qu'est-ce que cela aurait été entre deux coureurs à niveau égal de performance !

La diététique a donc clairement influé sur la performance.